mardi 15 mars 2011

Dis Papa, c'est quoi le Arènebi ?

Mon petit, merci : c'est une question intéressante.


Quand je dis Arènebi, je parle de ce genre musical qui a émergé depuis 15 ans, délivrant des hectolitres de soupe. Sans goût aucun, et qui donc est réhaussée de trop de sucre, de sel. Mais pas de poivre. C'est le fast food de la zik. 
Cette soupe est généralement servie au travers de clips  présentant tous à peu près les mêmes poncifs :  dans un gigantesque champ de blé du Middle West (pourtant très red necked...), un mec obligatoirement black et bien propret se tient debout, les bras levés vers le ciel, la chemise en lin blanc ouverte flottant au gré d'une douce brise, et laissant apparaître - le temps de quelques rares images souvent zoomées - un indispensable corps sculpté par 7658 heures de salle de sport. Ce mec black est calme, beau (putain ! ce corps !), et surtout : romantique. Oui, il dégouline de romantisme. Quand il n'est pas dans son champ de blé, il est dans une chambre, joliment décorée (les tons taupe + blanc seront préférés, cf Valérie Damidot), misteur black est allongé sur le lit défait (tiens, juste un drap blanc... défait comme jamais il ne le sera chez vous). Misteur black porte toujours sa chemise en lin blanche, toujours négligemment ouverte, permettant á la caméra voyeuse d'apercevoir le résultat de l'abonnement en salle de sport. 
Oh ! Là, dans la chambre : des fleurs. Non ! Des roses rouges et blanches, posées là sur la table, à côté du seau à champagne (la bouteille -vide- est donc renversée dans le seau), et puis 2 ou 3 photos dispersées ça et là.... Et le monsieur prend une fleur et hume son doux parfum, attendri et contri de remords. Sa chanson est alors une sérénade à celle qu'il essaye de reconquérir. C'est là où Michel Jonasz est précurseur avec "Dites-moi"...
Le côté non-jonaszien de la chanson, c'est que misteur Black, à la fin, réussit à rechoper mademoiselle blackette (dans le arènebi, il n'y a QUE des black/blackettes, ou des usurpateurs/patrices)
Ça, c'est pour la partie masculine du Arènebi.


Le côté féminin est différent. Certes, il y a encore et toujours la base ultra romantique. Mais là, la gonzesse a le glaive vengeur : Le gros connard lui a fait une grosse crasse (il s'est normalement tapé sa meilleure copine, à moins qu'il ne soit parti chez sa maman), et la chanson de mamzellz blackette sera l'occasion de hurler (la arenebieuse a de la voix... Une putain de voix) son désir de vengeance... Tout en considérant un item qu'elle a eu le malheur de cocher précédemment :"je l'aime éperdument". Mais elle tente d'y resister. Bon, à la fin, c'est comme chez les mecs, ils se retrouvent, et se blotissent l'un contre l'autre. Une puanteur sociale.


Donc, en gros, le Arènebi est une visualisation probante de ce qui se dit depuis plusieurs années : les mecs se féminisent, les filles se masculinisent. Tout ça n'est qu'une histoire de vasectomie communicante. Donc.


Maintenant, comment reconnaître de la bonne musique black de la soupe Arènebi ? C'est ultra simple. Tous les amateurs de vin le savent, le bon vin, s'est écrit dessus, il suffit de savoir décoder tout ce qui peut être écrit sur l'étiquette. La musique black, c'est pareil : quand on vous dit que c'est du Arènebi, c'est que c'est de la soupe. Quand on vous dit que c'est de la soul, du rythm'n'blues, il y a beaucoup plus de chances pour que cela soit audible.

Voilà, mon Petit, c'est ça, le Arènebi. Et ça n'a rien à voir avec le Rythm'n'Blues. Non... Rien à voir. Mais ça, nous en parlerons plus tard : c'est une autre histoire, une vraie histoire.
Bonne nuit, mon petit. Fais de beaux rêves.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire